04/29/2024

Le Département s’engage enfin sur le salariat de médecins généralistes

Amandine Germain et Eléonore Kazazian-Balestas sont intervenues ce vendredi 29 mars à l’occasion d’un rapport actant le salariat de deux médecins généralistes au sein des centres médico-sociaux des Avenières-Veyrins-Thuellin et de Morestel. L’occasion de saluer le changement de dogme de la majorité sur la médecine salariée qu’elle rejetait encore récemment.

Le groupe UGES salue le changement d’approche de la majorité départementale

Nous sommes tous conscients de la situation actuelle de notre système de soins et de santé. La pénurie de médecins entraine :

  • la saturation des hôpitaux déjà bien malmenés : 20 millions de français consultent les urgences chaque année selon la DRESS,
  • de trop nombreux renoncement aux soins : 1 Français sur 2 déclare avoir un accès long, compliqué ou partiel aux services de soin, et 1 sur 10 pas d’accès du tout (sondage Elabe novembre 2023).

Face à cette situation alarmante, il nous faut former plus de médecins en France, mais nous ne pouvons laisser la situation en l’état en attendant que ce soit le cas. Dans les territoires, les collectivités se mobilisent, et c’est ainsi que notre Département s’est engagé en faveur de la création de maison de santé, d’aide aux étudiants en médecine et de soutien à l’installation de médecins libéraux.  Même si ces dispositifs incitatifs ne viennent la plupart du temps que déplacer le problème d’un territoire à un autre, ils apportent toutefois à l’échelle locale une pierre à l’édifice. Et le groupe UGES a été convaincu, que le développement de la médecine salariée en apportait une autre.

Car médecine libérale et médecine salariée sont complémentaires, et constituent autant de réponses à combiner pour améliorer l’offre de soins dans le pays comme en Isère. La nouvelle génération de médecins aspire à d’autres manières de vivre et de travailler que leur aînés, c’est légitime, et le salariat, comme le travail en équipe qu’il permet souvent, peut contribuer à renforcer l’attractivité du métier.

C’est ainsi qu’en 2018 l’opposition de gauche a proposé de créer des centres de santé donc de salarier des médecins généralistes pour contribuer à l’offre de soins en Isère dans les secteurs en désertification. Qu’avons-nous entendu alors de la part de la Droite départementale : « que le métier était libéral et uniquement libéral », « que bientôt nous proposerions de salarier des boulangers » « que nous n’allions pas tout étatiser ». Nous avons réitéré cette proposition, sous diverses formes, année après année, parfois la politique c’est l’art de la répétition !

La majorité départementale a évolué dans sa position pour finalement arriver à la création de centres de santé proposant une offre de médecine générale au sein des locaux du département. Ce chemin de grande convergence aura finalement pris quelques années. Mais le groupe UGES salue cette décision enfin actée, en ne doutant pas que ces premières expérimentations sur le territoire de Morestel et des Avenieres-Thuellin contribuent à apporter un service de santé utile et efficace aux isérois, et ouvrent la voie à leur déploiement sur le reste du département.

Avec le salariat de médecins, le Département doit élargir les bourses d’études

Dans le projet présenté sur les Avenières-Thuellin, il est prévu le salariat de 2 médecins généralistes équivalent temps plein. Pour l’heure seul un médecin est recruté.

Le groupe UGES souhaite à cette occasion que ce poste encore vacant soit l’occasion de faire évoluer le règlement d’ « Isère Santé », et de permettre aux étudiants médecins généralistes (chirurgien-dentiste également) de bénéficier d’une bourse de formation du Département, dès lors qu’ils s’engagent à exercer dans une zone du Département identifiée comme prioritaire afin de lutter un peu plus contre les déserts médicaux, qu’importe le statut dudit médecin.

Dans une séance publique ce 29 mars marquée par les sujets concernant la jeunesse, il est important de noter justement que la majorité des jeunes médecins est intéressée par le salariat. C’est donc le moment d’être à l’écoute de leurs demandes et de faire évoluer les bourses de formation pour qu’elles soient également proposées pour les étudiants souhaitant exercer en tant que salarié en Isère.

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