04/29/2024

Agriculture: faciliter la transmission des exploitations et soutenir les jeunes dans les reprises.

Gilles Strappazzon, conseiller départemental du canton Oisans Romanche, a souhaité revenir dans le cadre du budget 2024 sur la question essentielle des transmissions d’exploitations agricoles.

En premier lieu, le groupe UGES s’est étonné que le budget consacré aux politiques agricoles soit globalement en baisse pour 2023. La baisse concerne exclusivement les investissements (- 27 %): les aides aux agriculteurs pour les calamités agricoles (de 580 000 € à 140 000€) et la méthanisation (de 200 000 € à 50 000€). Nous avons notamment questionné la majorité départementale sur l’impact des changements règlementaires PAC/Etat/Région sur ces baisses (pas de réponse). Nous nous étonnons aussi de voir les crédits alloués à la méthanisation baisser, alors que nous venons de voter en novembre un nouveau règlement d’aide à l’installation des méthaniseurs. Pareillement, entre les difficultés des producteurs de noix ou les différents aléas climatiques en 2023, il est surprenant de voir la ligne consacrée aux calamités agricoles baisser.

Quelques pistes de réflexion et des propositions du groupe UGES

Aujourd’hui, en Isère, l’élevage bovin et laitier est menacé par son manque d’attractivité. L’élevage à viande ne suffit pas à subvenir aux besoins de nos habitants, même en diminuant notre consommation carnée.  Plus globalement, nous sommes loin d’atteindre l’autonomie alimentaire. À peine 40 %. Nous manquons de fermes, d’agriculteurs (âge moyen : 50 ans), de terres. D’ailleurs, dans son dernier état des lieux, l’Observatoire Foncier Partenarial de l’Isère (OFPI), s’interroge sur la place laissée à l’agriculture, en particulier dans les zones urbaines et périurbaines.

Des solutions existent actuellement : les PAEN, périmètres définis pour protéger les espaces naturels et agricoles et les PAIT, projet alimentaire interterritorial, qui apportent des éléments de réponse. Mais il est possible d’aller plus loin pour :

  • le maintien et le renforcement du nombre de fermes, d’actifs agricoles en favorisant et en accompagnant la transmission ou la reprise des exploitations en particulier par des jeunes formés ;
  • faciliter et soutenir la préservation du foncier ;
  • aider l’élevage (bovin, ovin et caprin) à se maintenir et se développer ;
  • soutenir l’élevage en montagne eu égard aux enjeux de préservation des espaces herbeux, des paysages et de lutte contre les aléas naturels, tout cela en prenant soin de la disponibilité et de la qualité de l’eau ;
  • aller vers une évolution du modèle agricole avec une diversification des productions à la fois en agriculture bio et raisonnée mais aussi en proposant d’autres activités telles que travaux agricoles, accueil à la ferme, visites, pensions, etc ; 

Plusieurs départements se sont engagés dans des politiques volontaristes en faveur de l’agriculture comme par exemple la Mayenne, pour l’aide à la transmission des jeunes ; la Haute Vienne, pour l’aide à l’habitat autonome des jeunes agriculteurs ; l’Ile et Villaine, pour une aide à l’installation en complément de celle de l’Etat ou encore la Haute Garonne qui propose plusieurs dispositifs qui pourraient nous inspirer avec un objectif commun, celui d’accroitre notre production alimentaire en Isère en développant une agriculture vertueuse.

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